Contrat doctoral (DL 25 sept.) : La transition écologique de l'industrie du luxe dans un contexte de crise climatique...
La transition écologique de l'industrie du luxe dans un contexte de crise climatique : adaptation des stratégies des acteurs économiques et évolutions des comportements sociétaux
Présentation du sujet
L'industrie du luxe est un secteur économique en constante évolution, marqué par l'innovation et la recherche de l'excellence. La région Franche-Comté, et plus particulièrement la métropole du Grand Besançon (GBM), ont vu se développer depuis une vingtaine d’années, un tissu industriel important dans ce domaine, avec des entreprises renommées et des savoir-faire reconnus. Cependant, cette industrie en général est également pointée du doigt pour son impact environnemental et son utilisation de matières premières rares et souvent non renouvelables (Hashmi, 2017 ; Brenot et al., 2019). Par ailleurs, les consommateurs sont de plus en plus conscients de l'impact environnemental de leurs achats, ce qui oblige les marques de luxe à adapter leur offre et leur communication (Cervellon et Drylie Carey, 2021). Ainsi, dans un contexte de crise écologique, les entreprises de production haut de gamme sont confrontées à des défis importants en matière de durabilité et sont ainsi contraintes à intégrer les enjeux environnementaux dans leur stratégie globale, tant au niveau de la production que de la distribution (Kozlowski et al., 201 ; Keinan et al., 2020). Les efforts sont dirigés vers une production plus durable et une communication responsable, avec une attention particulière portée sur la transparence et la traçabilité (Laroche et al., 2001 ; Du, Bhattacharya et Sen, 2010). Cette transformation nécessite une remise en question profonde des modèles économiques traditionnels de l'industrie et de ses acteurs.
La littérature sur ce sujet en est encore à ses prémices. Les recherches antérieures se sont principalement concentrées sur l'impact environnemental des industries du luxe, mais peu d'entre elles ont abordé la question de la transition écologique de l'industrie du luxe, et encore moins dans le contexte spécifique de la Franche-Comté. Ainsi, ce projet de thèse se démarque par son approche pluridisciplinaire combinant des perspectives économiques, environnementales et sociologiques pour étudier les enjeux et les stratégies d'adaptation des entreprises du luxe aux changements industriels, les politiques publiques et les comportements des consommateurs dans un contexte de transition écologique. Plus précisément, ce projet vise à analyser l'impact environnemental de l'industrie du luxe, à examiner les attentes des consommateurs en matière de responsabilité environnementale et sociale des marques, à analyser l'efficacité des politiques publiques encourageant la transition écologique des industries, et à étudier les impacts économiques, sociaux et territoriaux de cette transition écologique. En somme, cette thèse s'inscrit dans une approche innovante et multidisciplinaire pour répondre à un enjeu économique, environnemental et sociétal majeur, tout en proposant une étude approfondie et contextualisée au secteur du luxe en Franche-Comté.
En effet, l’industrie haut de gamme dans cette région est un secteur d’activité économique important, caractérisé par une longue tradition de savoir-faire et d’expertise dans la production (et plus particulièrement la sous-traitance). La région est réputée dans les domaines de la maroquinerie, de la haute joaillerie, la bijouterie, de la lunetterie et de l’horlogerie. Le secteur horloger est, à titre d’exemple, particulièrement important dans cette zone du territoire français, avec des entreprises de renom telles que Pequignet. Elle compte également sur son territoire des entreprises de joaillerie haut de gamme telles que SFM ou Losange. Par ailleurs, la Franche-Comté est aussi connue pour sa production de maroquinerie de luxe, avec des marques comme la Maison Delvaux ou Hermès. Enfin, la région est aussi un centre de production important pour les lunettes haut de gamme, avec des entreprises telles que Vuillet Vega.
Par ailleurs, de nombreuses entreprises spécialisées dans la production de biens haut de gamme ont recours à des sous-traitants locaux pour répondre à leurs besoins en matière de fabrication, d'assemblage ou de finition de leurs produits. Cette sous-traitance joue un rôle important dans le tissu économique local. Elle génère un important volume d'emplois au niveau régional, notamment dans la métropole, et contribue ainsi au dynamisme économique local. Ainsi, il est important de s’interroger sur les conséquences engendrées par la transition écologique menée par les entreprises de ce secteur sur le marché du travail. Il convient donc d'analyser de manière approfondie les impacts socio-économiques potentiels de la transition écologique de l'industrie du luxe dans la région, en prenant en compte les stratégies d'adaptation des entreprises et les politiques publiques en place pour soutenir cette transition.
Le sujet est complexe et requiert des recherches approfondies sur l'évolution des comportements sociétaux en matière d'environnement et sur les changements de paradigme dans l'industrie du luxe. Le traitement de ces problématiques nécessite une analyse pluridisciplinaire combinant une approche économique, environnementale et sociologique. La thèse explorera ces questions, notamment au travers d’études centrées sur le territoire franc-comtois, pour aider à mieux comprendre comment les entreprises de ce secteur peuvent réussir à se transformer pour répondre aux défis environnementaux de notre temps tout en continuant à maintenir son aura de prestige et de qualité. Dans le cadre de cette thèse, combinant une approche théorique et empirique, les travaux visent à :
Analyser l'impact environnemental de l'industrie du luxe en identifiant les matières premières les plus utilisées, leur provenance, leur traitement et leur recyclage éventuel, ainsi que les émissions et les rejets toxiques associés à la production, à la distribution et à la consommation de produits de luxe.
Examiner les nouvelles attentes des consommateurs en matière de responsabilité environnementale et sociale des marques de luxe, ainsi que les changements de comportements d'achat liés à ces attentes.
Étudier les stratégies des acteurs économiques de l'industrie du luxe pour s'adapter aux enjeux environnementaux, en examinant les initiatives de développement durable prises par les entreprises, les changements de pratiques de production, de distribution et de communication, les possibilités de relocalisation ainsi que les politiques d’innovation.
Analyser l'efficacité des politiques publiques pour encourager la transition écologique de l'industrie du luxe, en évaluant les instruments réglementaires, fiscaux et incitatifs, ainsi que les partenariats public-privé et les initiatives de coopération internationale.
Étudier les impacts économiques, sociaux et territoriaux de la transition écologique de l'industrie du luxe, en identifiant les gains de compétitivité pour les entreprises, les créations d'emplois dans les filières écologiquement responsables, ainsi que les répercussions sur les territoires.
Laboratoire d’accueil
Le laboratoire d’accueil du doctorant est le CRESE (UR 3190). Le CRESE est rattaché à l'ED (Droit, Gestion, Économie et Politique). Il est membre de la Graduate School TRANSBIO de l’Université de Bourgogne Franche-Comté, de la MSHE Ledoux, de la ZAAJ et de la FR Educ. Pour davantage d’informations sur les thématiques de recherche développées par le CRESE, les candidat.e.s intéressé.e.s pourront se référer au site : https://crese.univ-fcomte.fr/fr
Direction de la thèse
J. C. Elnaboulsi, Maître de conférences HDR à l'université de Franche-Comté : jihad.elnaboulsi@univ-fcomte.fr
Candidature
Les candidat.e.s doivent être titulaires (ou en cours d’obtention) d’un master en économie, économétrie (ou analyse des données et statistiques).
Les candidatures doivent être envoyées à : jihad.elnaboulsi@univ-fcomte.fr ; avant le lundi 25 septembre 2023. Le dossier de candidature doit comporter :
- Ensemble des relevés de note en master ;
- Curriculum vitae ;
- Une lettre de motivation ;
- Une lettre de recommandation ;
- Si disponible le mémoire de M2 (format pdf).
La saisie de la candidature se fait sur la plateforme ADUM de l'école doctorale DGEP : https://dgep.ubfc.fr/these/offres-de-theses/
Les auditions des candidat.e.s préselectionné.e.s auront lieu la semaine 39 (ou semaine 40, date à préciser).
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